Aliments enrichis, compléments alimentaires et même « alicament » : les industries alimentaires ont investi le domaine de la santé pour mieux vendre leurs produits. Mais leurs allégations nutritionnelles et de santé sont parfois trompeuses…
« Allégé en matière grasse », « renforce les défenses naturelles de l’organisme » , « pauvre en sodium » : impossible aujourd’hui de parcourir les rayons alimentaires d’un supermarché sans régulièrement faire face à ces assertions.
Après les compléments alimentaires qui ont envahi les vitrines des pharmacies, ce sont les aliments, artificiellement enrichis ou non, qui affichent des allégations nutritionnelles ou de santé comme argument de vente n°1. Depuis plusieurs années, la pratique s’est tellement répandue qu’est né le concept d’alicament, néologisme réunissant les termes aliments et médicaments.
Mais quelle légitimité accorder à ce type de produit parfois appelé aussi « nutraceutique » et qui laisse à penser que l’on peut se soigner en mangeant ?
« Il faut être clair : les alicaments n’existent pas ! » s’emporte Marie Favrot, conseillère pour la santé à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation (Anses).
« Il y a d’un côté des médicaments, avec leur législation propre et un système d’autorisations de mise sur le marché ; et de l’autre, des aliments, avec une autre réglementation. Cette catégorie englobe les compléments alimentaires, sous formes de gélules, dosettes, gouttes… et les aliments enrichis »
La confusion des genres
Pour autant, selon un récent rapport commun aux Académies de médecine et de pharmacie, le risque de confusion entre compléments alimentaires et médicaments n’est pas à prendre à la légère, du fait de leur présentation similaire sous forme de gélules, pastilles ou comprimés. « Ces compléments sont vendus dans les pharmacies sous des formes qui les font confondre avec des médicaments, alors qu’ils sont censés seulement compenser une carence due à un mauvais équilibre alimentaire : un manque d’iode, de sélénium, de vitamines, etc. », décrypte Claude Jaffiol, membre de l’Académie de médecine et co-auteur du rapport.
Plus de 4 000 allégations de santé ont été recensées en Europe
Devant cette ambigüité, les deux académies réclament que la prescription se fasse uniquement par des professionnels de santé, médecins ou pharmaciens. Car s’il est « logique d’essayer de compenser des carences chez certains individus, une grande majorité achète ces compléments pour des raisons obscures du type « c’est bon pour la santé » ou « je suis fatigué en ce moment », déplore Claude Jaffiol. Sans oublier que pour la très grande majorité de la population, une alimentation équilibrée suffit amplement à apporter tous les nutriments nécessaires à la santé sans une quelconque gélule en guise de dessert !
Les défis posés par les aliments ou boissons enrichis sont similaires, même s’il s’agit bien de produits différents. « Tous les aliments peuvent être enrichis en substance à but nutritionnel ou physiologique : vitamines, minéraux, acides aminés, extraits de plantes, etc. », détaille Marie Favrot. « Un règlement européen de 2006 les encadre et définit la liste des substances pouvant être ajoutées aux aliments de façon à garantir la sécurité du consommateur.
Les teneurs maximales d’enrichissement en vitamines et minéraux doivent être prochainement proposées par la Commission européenne », poursuit-elle.
L’Anses plaide que ces teneurs maximales soient fixées « en se basant sur les apports nutritionnels conseillés qui peuvent varier en fonction, du sexe, mais également selon les conditions physiologiques, comme la grossesse ».
Superbe article merci ….le corps contient toutes les défences nécessaires mais c’est à nous à l entretenir avec une alimentation et un mode de vie sain
Bonjour. Je parcours ce blog depuis un bon bout de temps. J’avoue que le contenu est accrocheur et plaisant. Merci de nous aider à nous sentir mieux. J’ai à cet effet quelque chose à partager avec la communauté. C’est une découverte que j’ai fait récemment et ma foi j’en suis satisfait. Vous m’en direz des nouvelles.
Cordialement